La 1ère visioconférence du Club Qualité Construction 35 s’est déroulée le jeudi 12 novembre, cette présentation entièrement numérique est un nouveau format pour l’association.
Cette rencontre est la première d’un cycle de webinaires souhaité par la commission « évolutions technique et technologique ».
Gwénaëlle Carfantan, responsable de cette commission, présente les trois temps forts de la soirée dont l’invité est Emmanuel Sorin de Sona architecture : scan to bim, la modélisation, l’exploitation des maquettes.
Tout au long de la présentation, les participants ont eu la possibilité d’intervenir et de poser des questions via Slido.
Emmanuel Sorin – architecte – a présenté l’agence Sona fondée en 2014 à Nantes et co-gérée avec Pierre Navarra – ingénieur – qui s’est spécialisée dans la numérisation BIM de patrimoine historique et bâtiments complexes. (Ex. : Samaritaine 3, le Louvre des antiquaires, le musée d’art de Nantes, la Tour LU …).
L’agence créé ses outils au fur et à mesure des projets comme pour le projet de la Samaritaine.
Le scan to BIM : La difficulté du scan, c’est qu’il est très vite très lourd. L’agence conseille aussi ses clients sur le matériel à utiliser. Le choix s’est porté sur un scan trépied car le niveau est plus précis (identique à du matériel de géomètre).
Le retraitement des nuages de points est très important car cela influe la campagne de scan. L’agence est en train de développer une solution qui permet d’avoir des tubes pour sélectionner un nombre de points.
Emmanuel Sorin cite l’exemple de la Samaritaine, une construction métallique, où il était impossible de tout scanner. Le choix s’est donc porté sur la modélisation en 3D.
Le nuage de points a de multiples avantages : un relevé rapide, efficace et maîtrisé, une garantie de la surface pour les maitres d’ouvrages qui permet une extrapolation graphique, une conception facilitée, une pré synthèse technique, des délais respectés … tout cela permet une maîtrise des coûts très supérieure.
La collaboration BIM : A travers le cas concret d’un bâtiment historique de Nantes transformé en logements de standing, Emmanuel Sorin présente la manière dont le travail a été effectué : la base était des plans papier, l’opérateur cherchait à optimiser toutes les surfaces, l’agence a donc proposé une modélisation avant et après curage (photo de la charpente montre la complexité du nuage de points). Une image de synthèse a été élaborée, ce qui a permis de pouvoir communiquer sur les volumes proposés aux clients et de les fiabiliser.
Pour réaliser un nuage de points exploitable, il est nécessaire d’avoir une démarche collaborative, de s’accorder du temps avec le maitre d’ouvrage et l’équipe maitrise d’œuvre pour cibler leurs besoins, d’effectuer des pré-visites sur site. Autre intérêt du nuage de points : sur un site très contraint comme celui de l’immeuble Iena à Paris, la compagne s’est faite en deux jours avec un processus de modélisation par étapes. Le projet phare de la Samaritaine (4 500 poutres), la modélisation a permis de savoir s’il fallait supprimer, réparer certaines poutres.
L’exploitation des maquettes : Emmanuel Sorin présente un nouveau service développé par Sona qui permet d’aborder le sujet quel que soit le niveau de connaissances du bureau d’études ou de l’architecte afin que cela ne soit pas un frein : le principe est un « mix » avec le jeu vidéo en ligne et de collaborer à distance mais ensemble. Il permet également d’interagir pour des non spécialistes, d’apporter des commentaires, de les intégrer à la maquette et de générer un compte-rendu des commentaires.
La deuxième partie de la soirée était consacrée aux échanges entre les participants et Emmanuel Sorin, quelques exemples :
Q : temps de traitement du nuage de points et de la maquette ?
R : il dépend du nombre des équipes, exemple d’un mois pour 25 000 m2 à 3 personnes pour la modélisation, pour le scan, une centaine possible en une journée.
Q : le coût ?
R : environ 1 € du m2
Q : la visite virtuelle est-elle utilisée à des fins uniquement commerciales ?
R : Sona se positionne sur l’ingénierie du BIM, pas sur l’image mais il est connu que les images dérivent sur ce sujet.
Q : n’y-a-t-il pas un essoufflement de la maquette numérique depuis quelques temps ?
R : Sona remarque qu’il y a des déçus du BIM mais le travail collaboratif et l’ingénierie sont en cours à tous les niveaux, il n’y aura pas de retour en arrière.
Q : quid de la notion de BIM et de CIM ?
R : l’agence se concentre uniquement sur le BIM, le workflow et la modélisation. Il y a encore beaucoup d’outils à créer.