Les membres du Club se sont rendus à Chavagne à l’invitation d’Espacil Habitat et d’Anthracite architecture pour découvrir leur projet : Demé’terre, présenté par Sylvie Thomas (responsable du développement Ille-et-Vilaine chez Espacil Habitat) et Nicolas Thebault (architecte associé d’Anthracite architecture) .
Ce programme ambitieux répond à une réflexion commune sur le passif et une envie de départ : l’utilisation de la terre crue.
Demé’terre, ce sont 18 logements familiaux (4 T2, 9 T3, 4 T4 et 1 T5) dans une ZAC classique périurbaine rennaise dans un lot dédié à l’habitat collectif, labellisés Passi’Hauv et NF HABITAT HQETM . Les pièces de vie sont orientées vers le sud.
Les équipes ont engagé une réflexion sur la manière d’habiter en définissant un usage se rapprochant de la maison individuelle plutôt que du collectif classique, la vie autour d’une cour, un principe de cheminement ; tous les logements sont au même niveau avec une toiture commune qui « regroupe » les logements, un local vélos commun et un autre pour les encombrants.
L’utilisation de la terre crue permet à l’ensemble de s’intégrer totalement dans le paysage puisqu’il fait écho à la ferme à proximité dont les murs sont en terre. Un gros travail a été effectué sur l’utilisation de ce matériau, le bureau contrôle a été moteur dans les solutions apportées car il n’y a pas de règle DTU, ni d’avis technique sur la terre crue porteuse. Le choix s’était porté initialement sur la bauge (de nature plus régionale que le pisé davantage utilisé dans le sud de la France) or, il n’existe aucun avis technique sur la portance de ce matériau, les équipes ont donc travaillé sur une sorte de « pisé breton » (terre extraite du chantier, associée à du sable et de la chaux) qui a reçu l’aval du bureau de contrôle. C’est l’entreprise Denis Mallejac qui était chargée de la mise en œuvre avec le Groupe Legendre : au rez-de-chaussée, la terre a été posée en strates sur un soubassement béton (finition béton sablé), les murs refend en terre crue de 40 cm d’épaisseur portent ensuite les différents éléments.
A l’étage, un enduit à la chaux sera appliqué sur des panneaux fibres de bois, entourant une structure bois. La charpente sud sera prolongée de 70 cm pour protéger les murs en terre. Les menuiseries seront en bois mixte alu avec triple vitrage, une ventilation à double flux.
De ce chantier ressort une belle expérience où les équipes ont appris sur la technique d’utilisation de la terre, malgré un travail de mise en œuvre assez lourd et un partage des moyens qui permet, aujourd’hui, une avance de trois mois sur le planning. Le chantier est actuellement en attente du clos et couvert qui devrait intervenir en janvier, les en-têtes des murs ont été protégés pour éviter une prise d’humidité trop importante.
Découvrez le projet sur le dossier de presse.